Trembling

2026

Inspiré par la pensée du tremblement d’Édouard Glissant, Trembling explore la vulnérabilité, l’incertitude et l’ouverture comme des forces créatrices. Ce concept invite à dépasser les cadres rigides hérités de la colonisation et de la modernité, pour embrasser la diversité et la relation dynamique entre cultures et identités. La performance devient un acte de décolonisation de l’imaginaire, où improvisation et mouvements libèrent de nouvelles possibilités de relation au monde.
La chorégraphie, guidée par des contraintes, crée des états d’incorporation et d’excorporation où le corps, en "tremblement", produit des figures résistantes et paradoxales. En dialogue avec un univers sonore instable basé sur des boucles et résonances amplifiées, Trembling incarne une esthétique de l’incertitude, ouvrant un espace poétique et politique pour un corps créole en pulsation avec des potentialités infinies.

ÉQUIPE, PARTENAIRES ET CALENDRIER

Proposition chorégraphique : Laurence Maillot & Jeremy Demesmaeker Danseurs Performeurs : Laurence Maillot, Jeremy Demesmaeker

Musicien : Jeremy Demesmaeker

Regard extérieur : Nathalie Masseglia,







Production : Mali Kadi – Cie Dodescaden.


Coproduction : (en cours) SCENE44 n+n Corsino – Marseille, Marseille Objectif Danse


Financement : (en cours) 


Partenaires : SCENE44 n+n Corsino – Marseille, Lavoir Théâtre - Menton, MOD - Marseille Objectif Danse, l’Agit Théâtre, International: The ARC : Advanced Research Centre - Glasgow,

Résidences

Marseille Objectif Danse 

Scene 44 n+n Corsino


« Le monde est inextricable, mais nous apprenons de plus en plus à vivre et à penser cet inextricable.»

Édouard Glissant


"Trembling" vise à mettre en corps la pensée du tremblement d’Édouard Glissant à travers la composition chorégraphique. La pensée du tremblement chez Édouard Glissant est un concept central de sa philosophie relationnelle. Ce terme, souvent employé dans son œuvre, évoque une manière d'être au monde marqué par la vulnérabilité, l'incertitude et l'ouverture aux autres. Plutôt que de chercher des certitudes fixes ou des identités closes, le tremblement invite à accepter l’imprévisible et le mouvant comme des forces créatrices. Glissant voit dans le tremblement une réponse aux systèmes qui imposent des cadres rigides (notamment les cadres hérités de la colonisation et de la modernité occidentale). Il s'agit d'une posture d'émancipation, refusant le contrôle total et embrassant le divers. Dans le tremblement, il y a une reconnaissance de la fragilité et du doute, non pas comme des faiblesses, mais comme des conditions propices à l’émergence de nouvelles formes de relations et d’imaginaires. Le tremblement est profondément lié à la notion de Relation, un autre concept clé de Glissant. Il exprime la manière dont les individus, les cultures et les mondes s'influencent mutuellement de manière dynamique et imprévisible. En valorisant l'indétermination et le mouvement, le tremblement s'oppose à la quête d’universalité abstraite qui a souvent accompagné les entreprises coloniales. Il propose une approche où les identités sont mouvantes et en relation. En somme, le tremblement chez Glissant est un appel à vivre et à créer en acceptant la complexité, la vulnérabilité et le divers comme des forces transformatrices.

En s’appuyant sur la pensée de Glissant, Laurence et Jérémy explorent l’expérience créole, faite de résistances, d’adaptations et d’inventivité de manière physique et poétique.

L'improvisa=on devient alors un acte de décolonisa=on de l'imaginaire, où les gestes, les rythmes et les interactions se libèrent des schémas hérités pour ouvrir la voie à de nouvelles possibilités de relation avec soi-même et avec le monde environnant. CePe recherche envisage la danse un espace de création poétique et poli=que, où le corps créole tremble non pas sous la menace, mais dans une pulsation de potentialités infinies.

Dans l’élaboration de la création "Trembling", le geste improvisé naît de contraintes chorégraphiques, guidant la danseuse vers des états d’incorporation et d’excorporation où le corps, en état de "tremblement", cherche à créer des figures résistantes et paradoxales. La chorégraphie se compose avec l’univers musical singulier inspiré aussi du tremblement. L’utilisation de boucles de résonance amplifiées crée un paysage sonore

instable, en dialogue constant avec les mouvements de la danseuse. Ces oscillations imprévisibles incarnent le tremblement comme métaphore d’une esthétique de l’incertitude et de la relation.

Le feedback sonore, en tant que phénomène sonore imprévisible, reflète le tremblement comme ouverture à l'indéterminé. La danseuse improvisatrice jouant avec ses variations et ses dynamiques incontrôlées en temps réel, traduisant les fluctuations sonores en mouvements corporels. Cela crée une performance où l'écoute mutuelle et la spontanéité dominent, mêlant en avant une esthétique de l'incertitude.


Le dialogue entre les deux artistes devient une métaphore vivante de la "Relation" de Glissant : une rencontre où chaque ac=on, sonore ou corporelle, influence et transforme l'autre. Les boucles sonores du larsen et les gestes dansés s’enchevêtrent, formant un réseau mouvant d’interactions qui illustre comment des en=tés distinctes coexistent et s’enrichissent mutuellement.


CePe performance invite le spectateur à entrer dans un dialogue sensible avec les images dansées qui émergent sur le plateau. Les deux artistes proposent un partage d’images-sensations, une expérience où le public, à travers son cinéma intérieur, co-crée sa propre histoire. En mobilisant son imaginaire, chaque spectateur contribue à une décolonisa=on sensorielle collective, en écho à la pensée décoloniale d’Édouard Glissant, qui prône l’ouverture, la Relation, et le dépassement des cadres imposés.


Le tremblement, à travers les oscillations du son et les vibrations du corps, devient un état poétique partagé. La danse et le larsen explorent des zones liminales, des passages entre stabilité et instabilité, entre son et silence, entre immobilité et mouvement, reflétant le cœur de la pensée du tremblement.


En créant un espace où le corps peut "trembler" avec le monde, "Trembling" ouvre la possibilité d'une "communauté de l'instant" dans laquelle le public est également impliqué dans cePe exploration de soi et du monde.

Suivez nous